Le Toubkal, ça décale.

 

21 septembre 2016

Encore une fois, Francine nous entraine dans une expédition peu banale.
Un tour amical au Toubkal, le sommet d'Afrique du nord, 4 167 mètres, au Maroc.
Nous retrouverons à Marrakech notre guide et ami Mohamed Nait Said.

La route s’arrête à Imlil. Nous sommes brièvement accueillis par les hiératiques autorités royales.

Le Toubkal est au centre de l'économie locale.
A Imlil, on trouve sans peine des guides, des logements, de l’équipement, des muletiers, des transports pour Marrakech, du ravitaillement, des cartes sim, etc.
Nous y passons la nuit.

Le sommet se trouve à une quinzaine de kilomètres d'Imlil.

 

22 septembre 2016

La première étape, nous permet de dépasser le village d'Aroumd, puis le mausolée de Sidi Chamharouch, pour atteindre le refuge du Toubkal vers 3 200 mètres d'altitude.
12 kilomètres et 1 500 mètres de dénivelée en suivant le cours de l'assif n'Ait Mizane (oued Rheraya).

Entre Chamharouch et le refuge, le paysage de pierres varie à l'envie les couleurs, les formes et les proportions. On croise des convois de mules qui ravitaillent le refuge et les randonneurs, des marcheurs de toutes sortes, et de petites chèvres qui se régalent des derniers brins d'herbes. On s'arrête aux sources pour boire du soda.

Et puis la masse des sommets se resserre, masquant le soleil. La vallée se ferme en un cirque. Nous arrivons au refuge. Le campement est dressé et le repas nous attend.

 

23 septembre 2016

L'ascension finale se fait en trois parties successives :
Tout d'abord, un départ avant l'aube sur une pente très raide. 400 mètres de dénivelée dans la nuit jusqu'à déboucher sur une large combe suspendue d'où on domine le refuge du Toubkal et l'assif n'Ait Mizane.

Le soleil se lève alors sur un paysage lunaire. Un amoncellement de pierres ceint de crêtes déchiquetées et encore 400 mètres de dénivelée jusqu'au col Tizi n'Toubkal entre le Toubkal proprement dit et son pic occidental. La vue se dégage brusquement sur les massifs orientaux de l'Atlas.

Plus que 300 mètres à gravir. On suit la ligne de crête. Le sommet est signalé par une curieuse structure pyramidale. Plus rien ne nous arrête, pas même la rareté de l'air.

Dans la même journée, on redescend jusqu'à Imlil. Le soir, on dort à Marrakech.
 

IMLIL

Imlil se love sur les rives de l'oued Rheraya. Les pommiers, noyers et cerisiers lui font un lit de verdure qui tranche avec la masse minéral des sommets alentours (à gauche, l'Aourirt n'ouassif).
Le pont qui franchit l'oued à Imlil est à environ 1750 metres d'altitude.
C'est déjà la montagne.

 

Le gite, cerné par les pommiers, propose un confort ordinaire, dans un décor de luxe.

Les mules, indifférentes, patientent à proximité.

De sa terrasse sommitale, on découvre le village et l'objectif encore lointain.

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Cette carte, établie par les services de l'armée des Etats-Unis pour son usage lors de la seconde guerre mondiale, montre l'importance des déclivités.

On reconnait Aroumd (Aremd) et Chamharouch.

Imlil n'est pas nommé. Quant à Azib Taouount et Isougane n'Ouagousn, Ils ont disparu.

Google nous propose cette vue satellitaire.

 

 

Aroumd

Accroché à la moraine frontale qu'un glacier d'une autre aire a abandonnée là, Aroumd s'étage entre 1900 et 2000 mètres d'altitude.

Le village domine la cluse qui ferme une large plaine d'expansion de l'assif n'Ait Mizane, emplie de pierres roulées par le courant.

Le site est percé de galeries creusées par les hommes à la recherche du sable qui s'est immiscé sous la couche de galet.

C'est bien Aroumd que l'on voit tout là-bas, au fond, depuis le bord vertigineux du sommet du Toubkal.

Et juste derrière, Imlil.

Contre-champ : Le Toubkal et le petit quartier oriental d'Aroumd vus depuis la rive gauche de l'oued Rheraya.

 

Chamharouch
Le modeste site, écrasé par gigantisme minéral environnant, blanchi à la chaux, rayonne tel un phare dans le soleil du midi.

Sidi Chamharouch commande aux djinns. Il est comme l'esprit du Toubkal. Son mausolée se tapit au pied du géant, à un coude du cours de l'assif n'Ait Mizane vers 2340 mètres d'altitude.

Sa notoriété est grande et nombre de personnes de toutes conditions, de tous âges, hommes et femmes, viennent pour le prier ou le remercier.

Quelques échoppes blotties entre les rochers proposent aux touristes t-shirts et autres souvenirs et aux pèlerins du sucre, des bougies ou même des poulets à immoler.

 

De Chamharouch au refuge du Toubkal : La haute vallée de l'oued Rheraya (assif n'Ait Mizane)

Le soleil cru et l'air limpide s'allient pour contraster les reliefs et porter le regard, abolissant l'espace.
Les blancs, bleus, bruns, verts, jaunes, gris, colorent la terre et le ciel pour des tableaux surnaturels.

Les genévriers et les cyprès ponctuent les premières pentes de leur silhouette ramassée.

 

 

 

Puis les arbustes cèdent la place à une végétation plus basse mais non moins piquante.

 

Enfin, les touffes se font rares et laissent la place aux pierres. Les chèvres hantent ces désolations, quiètes et discrètes.

 

Convoyage et convivialité

Régulièrement, on croise ou on se fait rattraper par des convois muletiers. Il faut se garer. Les bêtes connaissent chaque pierre du chemin. Elles travaillent dur, sûres de leur bon droit. Elles ont leur rythme. Elles ne s'arrêteront pas.
De loin en loin, un ruisseau croise le chemin.
C'est toujours l'occasion d'une buvette aménagée, trois chaises, des tréteaux, un auvent et un bon accueil. L'ombre et les boissons sont rafraichies par d'astucieux systèmes utilisant l'eau des sources.

 

le campement au refuge du Toubkal

Là où le chemin quitte brusquement l'oued Rheraya pour attaquer franchement la pente, là où il faut renoncer au secours des mules, les marcheurs las établissent leur campement pour la nuit.

Les mules, déchargées mais entravées s'interpellent de leurs hennissements sonores et éraillés. Les muletiers ont déjà monté les tentes.

On se délasse.

On se restaure.


On se prépare mentalement pour l'ascension finale...

...et à la nuit glaciale.

 

Jusqu'à l'aube

 

Jusqu'au col Tizi n'Toubkal

 

 


Parfois, on s’arrête et on mange.

Mais le plus souvent, on marche.

Le paysage, lui, semble immuable. Pourtant, imperceptiblement, nos efforts nous amènent en hauteur.

 

Le but

Le sommet du Toubkal est orné d'un cairn moderne dans un style minimaliste comme s'il ne se suffisait pas à lui-même.
Amusez vous à le trouver sur ces photos.

 

La récompense